A son ouverture en février 1977 la BPI était la première grande bibliothèque à libre accès en France dotée d'un système de consultation audiovisuelle sur place (système conçu, défini et installé par
Pierre Tailhardat alors qu’il dirigeait le Département audiovisuel du Centre Beaubourg). Dans chaque Département thématique il était possible de consulter librement des documents audio,
vidéo, photos et audiovisuels liés au thème de l'espace sur des postes spécifiques : magnétoscope UMatic et moniteur pour les documentaires vidéos, banque d’écoute de disques à la demande pour la
musique et projecteurs à carrousel pour les photos.
Pendant la fermeture du Centre pour rénovation, en 1999-2000, la BPI fait un effort considérable de ré informatisation de son activité et d'équipement des salles et des services. Greffée sur le réseau rapide ATM du Centre, elle offre alors une consultation du catalogue, des consultations multimédia (CD Rom) et des accès en ligne très performants.

Dans le même temps, elle ouvre espace nouveau, situé au niveau 3, doté de 100 postes consultation regroupant toute la collection audiovisuelle (musique et vidéo essentiellement) avec sa consultation.
Ceci est en totale contradiction avec les principes fondamentaux de la BPI (départementalisation, offre "multimédia" généralisée) mais est issu d’une logique purement économique (concentration
des personnels, des documents et des postes de consultation). Et cet espace ne répond ni à la visibilité des collections audiovisuelles, ni à la qualité de service requise pour la consultation, ni à l’esprit de l’établissement.

Fin 2001, la BPI missionne COMMENT en tant que maître d’œuvre pour l’aider à rénover cet espace dans le but de redonner
- une claire lisibilité du fonds présenté
- une qualité adaptée à chaque mode d'accès choisi

et de

- ré ouvrir les possibilités "multimédia" du concept initial de la BPI sans alourdir son économie de fonctionnement
- tirer parti des technologies pour mettre en place autour des fonds audiovisuels des bibliothèques à la fois virtuelles et locales.
- intégrer l’audiovisuel à l’informatique, l’établissement s’étant donné mission d'offrir la consultation de tout type de document sur tout poste raccordé au réseau- mettre en œuvre un projet d'équipement et d'aménagement des espaces (réseaux, postes de consultation, place de travail, rayonnages).

Le projet a une véritable dimension structurante pour la BPI. En étroite collaboration avec le Groupe de travail interne, COMMENT retient les priorités suivantes :
- permettre la consultation audio et vidéo depuis l'ensemble des 138 postes multimédia répartis dans la bibliothèque
- constituer des pôles "musique" et "cinéma" clairement identifiés et offrant des conditions de consultation améliorées
- gérer les supports audiovisuels de façon centralisée, hors des lieux de consultation (sans manipulation par le public ni par les bibliothécaires)

Dans cette transformation :
- L'Espace Son et Vidéo perd totalement sa vocation et est remplacé par une Bibliothèque musicale complète : livres, partitions, documents sonores.
- Les documents vidéo sont consultés (thématiquement ou non, selon paramétrage des droits d'accès) dans les départements et, en mode de consultation "améliorée", dans un îlot de 10 postes "spécialisés", clairement identifié, situé dans l'Espace Arts.

Le travail se concentre sur trois objectifs principaux :
- définir une solution d’organisation et d’aménagement des lieux de consultation
- valider les différents statuts des collections selon les types de documents et envisager leur numérisation aussi loin que possible
- déployer une solution technique pérenne, aisée à maintenir et à développer, raccordable sans hétérogénéité au réseau informatique de la BPI.

COMMENT propose une architecture technique très simple, dans laquelle :
- les médias sont stockés dans des serveurs et/ou des juke-boxes
- ces mémoires de masse sont gérées par des serveurs de flux interfacés au réseau rapide et
sont accessibles depuis le navigateur existant sur les postes de consultation
- les postes de consultation sont dimensionnés et équipés pour décoder et consulter de la vidéo et du son.

Les serveurs vidéo et le stockage associé sont installés dans le local technique attenant à l'espace Son et Vidéo.
Une salle technique centrale d'environ 75 m², de type salle informatique, abrite les robots et serveurs audio. Pour des raisons de stabilité et de planéité du sol, elle est située dans l'infrastructure
du Centre.

La réalisation proprement dite suit les étapes suivantes:
- upgrade du réseau
- création de la salle technique centrale et le déploiement des équipements centraux
- mise en service de la consultation sur les postes multimédia
- création des îlots
- déménagement et réaménagement de l’Espace Son et Vidéo

Elle est complétée par des marchés de numérisation des documents analogiques pour lesquels l’étude a montré que la BPI avait, ou pouvait acquérir, les droits de le faire.
Ce lourd investissement est étudié sous tous ses aspects en un an et demi et réalisé avec succès en quelques mois. Il transforme radicalement la visibilité et l’accessibilité du très riche fonds audiovisuel
de la BPI et renoue avec les intentions des fondateurs.

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