Au-delà de la mise en valeur du patrimoine architectural parisien, la rénovation/transformation de cette grande charpente de fer et de fonte voulait doter le Parc de La Villette d’un espace culturel très libre à usage d’accueil d’expositions et de spectacles, de tenue de conférences et d’ateliers publics.

Le volume long de 245 m, large de 85 m, sous 19 m de haut dans l’axe, offre 26 000 m² d’un seul tenant comprenant juste deux volumes clos (salles de spectacles) et des locaux techniques en sous-sol, est de fait un terrain d’activité polyvalent ouvert à toutes sortes de manifestations.

Et la programmation extrêmement diversifiée qui en a été faite pendant 20 ans démontre la justesse de ce projet et ses qualités d’animation culturelle.

Cependant, après toutes ces années une nouvelle réhabilitation s’avère indispensable non seulement pour rénover et remettre aux normes le bâtiment et ses systèmes techniques mais surtout pour en rationnaliser l’exploitation et faire en sorte que les expositions et congrès, tout comme les spectacles, disposent là d’un outil réellement professionnel.

Le principe général de la rénovation passe par la segmentation (fixe et mobile) du « grand espace polyvalent » pour pouvoir:

  • créer une zone séparée pour l’accueil du public
  • faire fonctionner la salle Boris Vian (située en sous-sol) indépendamment de l’activité principale de la Grande Halle
  • créer un restaurant
  • adapter et optimiser les accès publics et techniques aux différents espaces ainsi segmentés

Par ailleurs il s’agit de :

  • reprendre toutes les installations scénographiques (notamment celles des deux salles de spectacles (Boris Vian et Charlie Parker) en en améliorant le confort et la capacité
  • la rénover et mettre aux normes actuelles toutes les installations techniques du lieu et les compléter par de nouvelles (contrôle d’accès, surveillance, sonorisation, etc.)

En 2005, cette seconde rénovation est confiée à la même équipe de maitrise d’œuvre que la première (architectes Bernard Reichen et Philippe Robert, scénographe Guy Claude François).

COMMENT assure la maîtrise d'œuvre des réseaux et systèmes audio et vidéo des espaces spécialisés : nodal audio vidéo informatique, studio son, salles de spectacles Charlie Parker et Boris Vian, zones d'expositions modulables de la grande galerie.

Le choix fait est :

  • de privilégier les technologies les plus avancées pour répondre au besoin d’image innovante du site réhabilité, image très recherchée par les organisateurs de manifestations professionnelles
  • de gérer la grande taille et la segmentation du lieu en mettant en place des solutions à modularité très fine permettant d’exploiter le site par tranches tout en limitant la complexité du pilotage pour les techniciens exploitants.

COMMENT fait le pari de solutions de transport des signaux (audio, vidéo, commandes) uniquement sur réseaux de type informatique. Pour capter l’image et le son à grande distance en qualité broadcast et diffuser de même, COMMENT installe des équipements de niveau militaire, utilisés dans le civil sur des sites de très grandes tailles : champs de courses hippiques, circuits automobiles, terrains de golf ou compétitions de ski alpin par exemple.

COMMENT respecte le principe d’une intervention très discrète (« seamless ») sur le bâtiment et sa propre philosophie technique qui met en avant le concept d’équipements maillés, pouvant être aisément modifiés pour pouvoir suivre l’évolution des terminaux dans le temps.

Des liens optiques sécurisés innervent toute la structure via des sous répartiteurs (11) situés à l’extérieur de la nef le long de celle-ci et des boitiers (11) régulièrement répartis et dissimulés sur les passerelles. Ils relient tous ces moyens très versatiles au nodal situé au sous-sol en partie centrale du bâtiment.

Sur ces fibres optiques est constitué un réseau audiovisuel dédié, généralisé, aménageable et modifiable de façon éphémère ou permanente. Aux extrémités de ce réseau se trouvent

  • d'un côté, des équipements centraux de gestion des liaisons (affectation d'une source à telle ou telle destination),
  • de l'autre, des points de raccordement banalisés, éventuellement déplaçables, permettant de brancher tout type d'appareillage audio/vidéo/multimédia.

L'infrastructure est livrée passive afin de permettre aux utilisateurs d'implanter les actifs centraux et répartis nécessaires selon les types de réseaux souhaités.

Livré en 2007, le projet accueille avec succès de plus en plus de salons professionnels, de congrès et festivals de musique, qui utilisent sans le savoir et sans les voir des infrastructures audiovisuelles de très haut niveau technologique.